Au sujet de notre nouvelle direction
Mai 2024
Quel plaisir d’être de retour! Cela fait un an que j’ai interrompu mon travail à l’APhC pour me consacrer à ma famille. J’ai eu le privilège de pouvoir embrasser pleinement le rôle de mère dans toute sa gloire, avec les hauts et les bas amusants, désordonnés, stimulants, épuisants et pourtant incroyablement gratifiants que cela représente. Mon congé de maternité m’a également permis de me reposer et de me ressourcer. J’ai pu prendre du recul et réfléchir au chemin que notre profession a parcouru ces dernières années. Nous avons vraiment pris un élan et nous progressons bien, et c’est pourquoi je suis ravie de me remettre au travail sur le front de la défense des intérêts.
Il s’est passé beaucoup de choses au cours des douze derniers mois. Avez-vous vu notre plus récent tableau du champ d’exercice des pharmaciens au Canada? Pour ma part, j’aime croire que tous ces crochets bleus annoncent la validation de notre statut. La pharmacie est reconnue et il est clair que nous nous dirigeons vers une toute nouvelle ère dans les soins de santé au Canada — appelons-la « l’ère de la pharmacie » ou peut-être « les soins de santé (version pharmacie) »! J’espère qu’au moins quelques lecteurs comprendront mes jeux de mots.
Plan stratégique 2024-2026
Le plus intéressant dans mon retour à l’APhC, c’est de voir que nous avons récemment lancé notre nouveau plan stratégique. Ce plan a été élaboré en collaboration avec des membres de la communauté pharmaceutique. C’est une des démarches de consultation les plus poussées que nous ayons entreprises jusqu’à présent, car nous voulions comprendre ce qui importait le plus aux pharmaciens. Tout au long du processus, un aspect qui nous a été signalé de façon répétitive est le fait que le public et nos collègues interprofessionnels ne comprennent pas pleinement l’étendue de la formation des pharmaciens. C’est dans cette optique que nous travaillons à une initiative qui permettra de faire mieux connaître cet aspect. Je prévois qu’avec une meilleure compréhension de notre formation, nos patients et les autres professions de santé seront de plus en plus convaincus que les pharmaciens peuvent contribuer — et contribuent déjà — à la transformation de la prestation des soins de santé.
En réalité, au fur et à mesure que notre champ d’action s’élargit, de nouveaux programmes de financement voient le jour, ce qui se traduit par une augmentation spontanée de nouveaux modèles d’exercice de la profession. Les cliniques dirigées par des pharmaciens (en anglais seulement) remportent un franc succès dans tout le pays. Le programme mis en place en Nouvelle-Écosse est un exemple remarquable de collaboration réussie entre les instances de réglementation, les organismes de défense et le gouvernement. Le résultat final est un meilleur accès aux soins pour les patients et les soignants.
Main-d’œuvre et bien-être
De tout ce que nous faisons à l’APhC, ce qui nous touche le plus, ce sont nos efforts pour soutenir la première ligne lorsqu’il s’agit de constituer des équipes fortes et saines travaillant dans des environnements forts et sains. Nous avons vu les statistiques nationales sur le risque d’épuisement professionnel au sein de la profession, ainsi que les pressions continues autour des services fournis par les pharmaciens et de l’autonomie professionnelle. Au début de l’année, l’APhC a publié une déclaration exprimant sa conviction quant à la valeur des services fournis par les pharmaciens ainsi qu’à l’importance pour les pharmaciens d’être en mesure d’exercer leur jugement et leur autonomie professionnelle lorsqu’ils fournissent des services de soins de santé. Nous savons que l’image et la réputation de la pharmacie sont menacées et nous nous engageons à collaborer avec les parties prenantes pour remédier à la situation
L’influence des gestionnaires de prestations pharmaceutiques et des réseaux de fournisseurs privilégiés dans le paysage pharmaceutique est un autre défi qui est devenu d’actualité. Nous avons exprimé notre inquiétude face à la tendance croissante des soins dirigés par le payeur, tendance qui, selon nous, compromet en fin de compte la qualité et l’accessibilité des soins de santé au Canada. Cette question est extrêmement importante pour l’ensemble de la profession et nous restons déterminés à protéger l’exercice de la pharmacie et les soins dispensés aux patients.
Les conséquences des pressions exercées sur notre main-d’œuvre continuent de se faire sentir en ce qui concerne les ressources humaines dans le secteur de la santé. L’APhC participe à des dialogues à l’échelle nationale avec les gouvernements et d’autres associations de soins de santé afin d’engager une réflexion stratégique sur la manière de répondre aux besoins croissants des personnes au Canada en proposant des solutions créatives et réalistes.
Avant mon départ, j’ai parlé à de nombreux diplômés en pharmacie formés à l’étranger (DPE) de leur expérience au Canada. À maintes reprises, on m’a rappelé les barrières injustes et les préjugés systémiques qui existent. Plus tôt cette année, l’APhC a reçu un financement d’Emploi et Développement social Canada pour diriger un projet de quatre ans visant à aider les DPE qui n’ont pas de permis à bénéficier d’un mentorat, d’une expérience pratique et d’autres modes clés de soutien à l’intégration. Je suis emballée à l’idée de voir cette initiative prendre forme et j’ai hâte d’entendre le témoignage des participants au programme au gré de l’évolution du projet.
Soins primaires
Si nous voulons faire de la pharmacie une solution viable à la crise des soins primaires au Canada, nous devons être prêts au changement : changement dans la façon dont les pharmacies communautaires sont mises en place, changement dans la façon dont les équipes pharmaceutiques sont structurées et changement dans la façon dont les pharmaciens sont habilités à fournir des services. En fait, nous sommes tellement convaincus que les pharmaciens doivent faire partie de la solution que nous organisons un sommet national pour aider à dégager un consensus sur le rôle futur des pharmaciens dans les soins primaires. Nous avons invité des responsables des soins de santé de tout le pays à participer à des discussions importantes sur ce sujet crucial. Les pharmaciens sont des prestataires de soins primaires. Pour de nombreux patients, nous sommes le premier point de contact, et dans certains cas le SEUL point de contact permanent, avec le système de santé.
Des solutions novatrices
Bien que j’aie concentré mes pensées sur notre travail de défense des intérêts et de leadership, je m’en voudrais de ne pas mentionner les efforts remarquables de notre équipe du CPS, qui travaille inlassablement dans les coulisses afin de créer des produits et des services de l’APhC qui sont pertinents et utiles pour vous. Nous voulons soutenir vos décisions cliniques en vous offrant un contenu fondé sur des données probantes, et nous voulons explorer les moyens de tirer parti de la technologie moderne et d’entretenir des partenariats pour innover et développer de nouvelles solutions pour les pharmaciens et la communauté des soins de santé.
Accessibilité
En tant que représentante de la communauté des pharmaciens, je me suis engagée à continuer à promouvoir l’équité, la diversité et l’inclusion dans tout ce que nous faisons à l’APhC. L’accessibilité est un domaine qui mérite plus d’attention qu’il n’en reçoit. Ayant travaillé pendant des années avec des enfants aux capacités uniques, j’ai un lien très personnel avec ce domaine de la pratique des soins de santé. Je suis très fière d’avoir pu entrer en contact avec Ashley Walker dans le cadre de nos IDEA Dialogues. C’est avec humilité que je fais entendre sa voix à l’APhC et maintenant, à vous... Je vous encourage à jeter un coup d’œil à ces séances d’éducation intéressantes (en anglais seulement) qui, je l’espère, vous amèneront à faire une pause et à réfléchir à la manière dont vous pouvez mieux soigner les patients sourds ou malentendants.
En reprenant mes fonctions à l’APhC, je me souviens de la première conversation que j’ai eue avec vous en janvier 2022. À l’époque, j’avais déclaré que nous avions besoin d’une plus grande unité et d’un engagement collectif pour faire avancer cette profession vers le brillant avenir qui, je le sais, nous attend. Je suis convaincue que notre nouveau plan stratégique et les priorités que nous avons identifiées nous rapprocheront de la réalisation de cette vision.
Cordialement,