L’Association des pharmaciens du Canada (APhC) est ravie de dévoiler son nouveau plan stratégique 2024-2026. Nous avons rencontré le chef de la directionde l’APhC, Glen Doucet, ainsi que le président du conseil d’administration, Shawn Bugden, afin d’explorer plus en profondeur les motivations et les aspirations derrière cette ambitieuse initiative, ainsi que ses effets escomptés.

Q: Qu’est-ce qui a motivé l’élaboration de ce nouveau plan stratégique?

Glen Doucet, chef de la direction (GD): Les soins de santé au Canada traversent une période de transformation, et une bonne partie de la solution à certains de nos plus gros défis repose sur la profession de la pharmacie. La détermination constante de l’APhC à amplifier les voix des pharmaciens et pharmaciennes a joué un rôle catalyseur dans l’élaboration du plan, qui est centré sur les grandes questions et les défis que nous devons aborder pour faire en sorte que les professionnels de la pharmacie puissent non seulement avoir une incidence sur la santé de la population canadienne, mais aussi se sentir épanouis et soutenus dans l’exercice de leur profession.

Q: Ce nouveau plan stratégique a-t-il été élaboré pour traiter d’autres questions?

GD: Oui, la clarté de notre mission et de notre vision. Beaucoup de pharmaciens en première ligne nous ont dit qu’ils ne connaissaient ni notre mission, ni les objectifs qui nous tentions d’atteindre. Afin de remédier à cette situation, nous devions nous assurer que notre mission et notre vision reflétaient clairement ce que nous sommes, ceux et celles que nous représentons et ce que nous cherchons à accomplir. Notre nouvelle mission est d’être la voix nationale de tous les pharmaciens, de l’ensemble de la pharmacie. Conjuguée à notre vision, qui consiste à favoriser une profession épanouie et une population en pleine santé, elle fournit une orientation claire et essentielle à l’APhC.

Q: Pouvez-vous nous en dire plus sur le processus de dialogue que vous avez fait intervenir dans l’élaboration de ce plan?

Shawn Bugden, président du conseil (SB): Il était très important pour nous non seulement de prendre connaissance des aspects sur lesquels les professionnels de la pharmacie voulaient que nous concentrions nos efforts, mais aussi d’être vraiment à l’écoute de ce qu’ils nous disaient, de même que de créer un plan qui aborde les questions qui les touchent tous les jours. Nous avons mené des discussions approfondies avec notre conseil d’administration, nos membres et nos réseaux. Nous avons recueilli des commentaires des pharmaciens à l’aide de sondages et organisé des groupes de discussion avec des pharmaciens en première ligne, des étudiants et des chefs de file de la pharmacie. Nous avons également formé un groupe consultatif stratégique composé de membres de diverses communautés, afin de prendre en considération autant de points de vue et d’expériences que possible. La concordance des propos tenus par ces différents groupes était frappante, signe qu’il existait un fort consensus quant à l’orientation que devait prendre l’APhC pour les années à venir.

Q: Pourquoi les pharmaciens devraient-ils s’intéresser à ce plan stratégique?

SB: Les pharmaciens sont au cœur du soin des patients, et ce plan vise à répondre directement à leurs préoccupations. Il nous aidera à donner aux pharmaciens les moyens d’exercer leur profession à la hauteur de leur formation, à garantir une main-d’œuvre durable et à faire avancer la profession dans son ensemble, afin de mieux répondre aux besoins en matière de santé des Canadiennes et Canadiens, maintenant et à l’avenir. L’atteinte des objectifs énoncés dans ce plan se répercutera sur tous les aspects de l’exercice de la pharmacie. L’une de nos principales motivations était de veiller à ce que les pharmaciens se retrouvent dans ce plan, et il est capital qu’il en demeure ainsi pour la suite des choses.

Q: À votre avis, quelle incidence aura ce plan stratégique sur la profession de pharmacien au Canada?

SB: Nous pensons que ce plan changera la donne et qu’il contribuera à élever la profession vers de nouveaux sommets. Nous croyons surtout que la poursuite de ces efforts aidera les pharmaciens à se sentir bien et épanouis dans l’exercice de leur rôle. Ce n’est pas facile d’être un professionnel de la santé. Ça ne l’a jamais été. La pandémie a eu sur nous tous des répercussions qui se feront sentir pendant de nombreuses années encore. L’heure est maintenant venue de s’attaquer aux problèmes systémiques qui nous ont menés ici, d’innover et de faire évoluer la profession. Nous sommes convaincus que ce plan stratégique est la bonne manière d’y parvenir.

Q: Comment l’APhC adaptera-t-elle le plan au fil de l’émergence de nouveaux défis?

GD: Si les dernières années nous ont appris quelque chose, c’est que la pharmacie a cette faculté exceptionnelle de s’adapter et de relever de nouveaux défis, réalité qui fait vraiment ressortir la force et le potentiel de cette profession. C’est donc dans cet esprit que nous avons conçu un plan adaptable. Nous nous concentrons sur ces priorités fondamentales, mais nous poursuivrons nos activités de défense des intérêts dans des domaines de grande importance comme les pénuries de médicaments et l’assurance-médicaments. À mesure que des questions pressantes surgiront, nous adapterons nos priorités et consacrerons les ressources nécessaires pour répondre à l’évolution des besoins de la profession de pharmacien.

Q: À quoi pourra-t-on reconnaître le succès?

SB: Le succès, ce sera de constater de réels progrès dans l’évolution de la profession. Nous voulons voir des avancées concrètes dans l’établissement d’une norme nationale en matière d’exercice et dans la capacité de tous les pharmaciens à exercer pleinement ce pourquoi ils ont été formés. Nous voulons qu’il y ait un nombre approprié de professionnels de la pharmacie qui soient aux bons endroits, heureux et épanouis dans leurs fonctions. Nous voulons que les Canadiens et les Canadiennes sachent comment, où et pourquoi ils peuvent recevoir des soins à leur pharmacie. Nous voulons éliminer les politiques restrictives qui nuisent à l’exercice de la pharmacie et au choix du patient. Nous voulons que tous les professionnels de la santé aient accès des produits innovateurs et pertinents qui améliorent les soins aux patients. Enfin, nous voulons que la communauté de la pharmacie continue de dialoguer avec nous, de nous orienter et de s’assurer que nous restons à l’écoute de ses besoins et soutenons son travail. Tout cela n’est ni simple ni rapide, mais c’est vital pour le bien-être de la profession, et nous sommes impatients d’aller de l’avant.

Q: Pour terminer, avez-vous d’autres réflexions à exprimer sur ce que l’avenir réserve à l’APhC et à la profession de pharmacien?

SB: Ce plan stratégique marque un jalon important pour l’APhC. Nous avons la certitude que, de concert avec toute la communauté de la pharmacie, nous pouvons faire entrer la profession dans une ère dynamique et influente. Ce plan n’est pas juste une feuille de route; c’est un engagement en faveur de l’élargissement du rôle et de l’apport durable des pharmaciens partout au Canada.

À l’heure où l’APhC entame le parcours de transformation décrit dans ce plan stratégique, il ne fait aucun doute que l’organisation est prête à soutenir et à induire les changements positifs et les avancées nécessaires au sein de la profession de pharmacien, guidée par une vision claire et un engagement envers le bien-être des pharmaciens et des communautés qu’ils servent.

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