Le point sur la pharmacie : Rencontre avec Paraag Trivedi

Paraag Trivedi, BSP 2016 (il/lui)
Propriétaire et gestionnaire de pharmacie
The Medicine Shoppe #431
Regina (Sask.)

Paraag Trivedi a obtenu son diplôme à la faculté de pharmacie de l’Université de la Saskatchewan en 2016. Depuis son plus jeune âge, il est actif au sein de sa collectivité et fait du bénévolat dans différentes organisations locales et nationales, dont la Saskatchewan Elocution and Debate Association et Jeunesse, J'écoute. Pendant ses études à l'Université de Saskatchewan, il a été responsable national des finances au conseil d'administration de l’Association canadienne des étudiants et des internes en pharmacie. Un des temps forts de cette période a été pour lui la possibilité de participer à des projets de recherche du programme de greffe d’organes de la Saskatchewan, à la fois en tant que prestataire et en tant que patient, car greffé du rein à l'adolescence grâce à un don d’organe de son père, il a pu partager son point de vue unique. Une fois son diplôme obtenu, Paraag a poursuivi son engagement dans la défense des droits, en militant immédiatement en faveur de tous ses patients dans différents domaines. Il tient particulièrement à expliquer aux personnes âgées comment vieillir en bonne santé, il est précepteur auprès de la prochaine génération de pharmaciens et il a siégé au conseil d’administration de la Pharmacy Association of Saskatchewan. Fier de poursuivre son engagement envers sa collectivité, une fois diplômé, il est retourné exercer dans sa ville natale de Regina, où il a occupé et occupe différentes fonctions, d’interne en pharmacie à pharmacien, en passant par gestionnaire de pharmacie, éducateur en santé et précepteur. Paraag est aujourd'hui propriétaire d’une pharmacie qui est axée sur la collectivité.

En tant que pharmacien, Paraag s’est rapidement imposé comme une source d’information fiable pour ses patients, ses collègues prestataires de soins de santé et sa collectivité, et il est souvent invité à s’exprimer dans différents groupes d’experts locaux, provinciaux et nationaux. Il croit fermement à l’adage selon lequel « nous nous portons mieux lorsque nous nous portons tous mieux », et il s’en sert comme principe directeur au quotidien. Pour son dévouement à sa profession, Paraag s’est vu décerner le prix New Horizon par la Pharmacy Association of Saskatchewan en 2021.

Lorsqu’il n'est pas dans sa pharmacie, Paraag est un fervent amateur de hockey, il aime voyager et on le retrouve souvent chez lui où il s'adonne à sa passion pour la cuisine (et la nourriture!).

Questions et réponses avec Paraag

Nous avons rencontré Paraag avant le Mois de la reconnaissance de la pharmacie pour parler de sa carrière jusqu’à présent, de ce que c’est que d’assumer un nouveau rôle de propriétaire de pharmacie et de ce que le pouvoir de la pharmacie signifie pour lui.

Cette année, le Mois de la reconnaissance de la pharmacie (MRP) a pour thème « Découvrez le pouvoir de la pharmacie ». Qu’est-ce que cela signifie pour vous? 

Le pouvoir de la pharmacie réside dans ses membres – des tout nouveaux pharmaciens aux vétérans chevronnés, en passant par tous ceux qui se trouvent entre les deux, dans tous les domaines de pratique et dans les collectivités qu’ils servent. Il est présent dans différents cadres, dans les pharmacies communautaires, les hôpitaux, les cliniques et bien d’autres endroits encore. Il est présent dans nos villes, nos villages et nos collectivités éloignées. Le pouvoir de la pharmacie réside dans notre flexibilité, nos connaissances et notre désir constant d’améliorer nos collectivités. Je vais le dire autrement : la pharmacie fait et peut faire beaucoup pour les soins de santé des Canadiens.

Avez-vous des exemples ou des anecdotes qui montrent le pouvoir de la pharmacie?

D’un bout à l’autre du pays, les pharmaciens offrent plus de services à leurs patients, et ce de façons intéressantes et novatrices. Par exemple, dans de nombreuses régions, les pharmaciens sont habilités à évaluer et à prescrire des médicaments pour des affections courantes dont souffrent les patients. Souvent, ces consultations ne durent pas plus que quelques minutes, le patient a son médicament en main, et nous sommes en mesure de réduire la charge de travail de nos systèmes de santé, qu’il s'agisse d’un rendez-vous difficile à obtenir dans une clinique ou d’une place tout aussi difficile à trouver aux urgences. Nous pouvons évaluer, trier, traiter et, surtout, suivre les patients. Ce processus utilise l’infrastructure existante, à savoir l’accessibilité légendaire des équipes de pharmacie, pour fournir encore plus de soins aux patients de façons utiles et pratiques pour eux et pour l’ensemble du système. Tout le monde y gagne.

Quel est pour vous l’aspect le plus gratifiant de l’exercice de la pharmacie?

Tout! Qu’il s'agisse de petites victoires, comme réduire le nombre de comprimés à prendre, créer des composés adaptés aux patients ou améliorer la journée d’un patient par un simple sourire, ou de grandes victoires, comme encadrer des étudiants et contribuer à l’amélioration des connaissances en matière de santé et à la sensibilisation communautaire... J’ai tellement de chance de pouvoir redonner à la collectivité. J’exerce depuis « seulement » huit ans environ et je peux dire sans hésitation que je n’ai pas vu le temps passer. J’aime ce que je fais et je ne changerais de profession, avec ses moments de satisfaction et ses difficultés, pour rien au monde.

Quels aspects de la pratique clinique ou quels enjeux de représentation vous intéressent et pourquoi?

Sur le plan clinique, j’ai la chance de me passionner pour quelques sujets. La vaccination et les maladies évitables sont des aspects négligés des soins de santé, mais ils peuvent se révéler très payants. Les patients sont plus en mesure de protéger leur santé et leur bien-être, le système de santé est moins sollicité et les pharmaciens jouent un rôle encore plus important dans les soins primaires de leurs patients. Il est évident aussi que je m’investis beaucoup dans les greffes et la néphrologie. C’est la cause de ma vie pour ma vie – sans greffe, je ne serais tout simplement pas là. J’ai réussi à m’en sortir et je veux aider d’autres patients à s’en sortir aussi. Je ne suis pas la seule personne à avoir vécu cette expérience, mais je pense qu’elle a fait de moi un prestataire beaucoup plus empathique. En ce qui concerne la représentation, nous avons montré dans toutes les épreuves de ces dernières années la valeur que nous apportons en première ligne. Le moment est venu de consolider ce rôle et de passer à l’étape suivante. Je vois les équipes de pharmacie devenir de plus en plus le principal point d’accès au système de santé pour de nombreux Canadiens. Nous avons tellement à offrir... Nous avons les capacités, les connaissances et la passion – nous devons en tirer parti!

Selon vous, dans quel aspect de la pratique, notamment, pensez-vous que les pharmaciens pourraient jouer un plus grand rôle qui serait bénéfique pour les patients? 

I think the biggest thing is embracing our role, especially providing primary care services. We all have it within ourselves to do this, our education and training, combined with reference materials and algorithms are a winning combination for pharmacists and patients.

You’ve recently joined the ranks of pharmacy owners, opening a new pharmacy in Regina. What was that process like, and do you have any advice for other pharmacists who might be considering a similar move?

Je pense que le plus important est d’accepter notre rôle, en particulier pour ce qui est de fournir des services de soins primaires. Nous sommes tous capables de le faire. Nos études et notre formation, combinées aux documents de référence et aux algorithmes, constituent une combinaison gagnante pour les pharmaciens et les patients.

En ouvrant une nouvelle pharmacie à Regina, vous avez rejoint les rangs des propriétaires. Comment s’est passé le processus et quels conseils donneriez-vous à d’autres pharmaciens qui songeraient à en faire autant?

Je dirai que j’en suis encore aux balbutiements de mon rôle de propriétaire. Il y a beaucoup à apprendre, mais il est gratifiant de créer quelque chose et de le voir grandir (et je n'ai que quelques mois d’expérience!). Il faut beaucoup de travail, beaucoup de patience, mais je sais que cela portera ses fruits. Je peux passer du temps avec mes patients et je vois vraiment la différence que fait une bonne interaction. J’ai le luxe de faire partie d’une équipe formidable et d’avoir accès à de nombreux et merveilleux mentors et soutiens. Ce n’est que le début!

Pouvez-vous parler de la valeur de la représentation et expliquer pourquoi les pharmaciens devraient participer aux associations provinciales et nationales qui défendent leurs intérêts?

C'est la chose primordiale que je recommanderais à tout pharmacien. Aucune contribution n’est trop petite et toute voix est la bienvenue. Mon expérience sera différente de celle de quelqu’un d’autre dans ma ville ou dans une autre région de la province ou du pays... Je pense que plus nous avons de données et de contributions, plus nous sommes à même de comprendre les défis auxquels notre profession fait face, les succès que nous pouvons tous célébrer et les perspectives que nous réserve l’avenir. En utilisant la même passion que nous mettons à travailler, nous pouvons faire de grandes choses pour la profession. Toute contribution est utile et chaque pas, aussi petit soit-il, marque une avancée et un progrès vers un avenir meilleur.