Les partis fédéraux restent muets tandis que les pénuries de médicaments se multiplient. Déjà plus de 129 nouvelles pénuries signalées depuis notre appel à l'action
Le 7 octobre 2019 (Ottawa) : À mi-chemin de la campagne électorale, aucun parti fédéral n’a encore abordé le problème grandissant des pénuries de médicaments. Pendant ce temps, plus de 129 nouvelles pénuries ont été signalées à Pénuries de médicaments Canada, le site Web où les fournisseurs de médicaments sont tenus de signaler les pénuries et les cessations de vente au Canada.
« Certes, beaucoup de partis ont commencé à annoncer leurs engagements en matière de santé, mais il est choquant qu’aucun n’ait ne serait-ce qu’évoqué les pénuries de médicaments — un problème qui touche un Canadien sur quatre, explique Christine Hrudka, présidente du conseil d’administration de l’Association des pharmaciens du Canada. Nous avons besoin que des mesures concrètes soient prises et ce problème devrait être une priorité dans cette élection. »
Afin de résoudre ces pénuries, l’Association des pharmaciens du Canada appelle tous les partis fédéraux à collaborer avec elle pour élaborer un plan d’action complet comprenant des recherches sur les causes des problèmes d’approvisionnement en médicaments et sur les solutions, l’exercice d’un leadership au niveau international afin de trouver des solutions concrètes et l’apport d’un soutien aux fournisseurs de soins de santé de première ligne qui se démènent pour gérer les interruptions de l’approvisionnement.
« Quand j’entends qu’il y a eu plus de 129 nouvelles pénuries depuis 26 jours que les candidats sont entrés en campagne, je ne suis malheureusement pas surprise par l’ampleur du nombre. Pour les pharmaciens, les pénuries de médicaments sont devenues des réalités quotidiennes, des situations courantes que nous gérons de notre mieux afin d’atténuer leurs incidences sur la santé de nos patients », ajoute Mme Hrudka.
La plupart des pharmaciens déclarent que le nombre de pénuries de médicaments a augmenté au cours des trois à cinq dernières années, une vaste majorité d’entre eux (79 %) précisant que ce nombre a fortement augmenté. Plus des deux tiers des pharmaciens (67 %) doivent gérer quotidiennement une pénurie de médicaments, parfois plusieurs fois par jour. Les pharmaciens estiment qu’ils passent jusqu’à 20 % de leur temps de travail à gérer ces pénuries, soit jusqu’à deux heures d’une journée ordinaire de dix heures.
Les mesures mises en place pour réagir à chaque pénurie de médicaments n’aident nullement à empêcher ces pénuries de se produire. Nous appelons instamment tous les partis politiques fédéraux à faire de ce problème une priorité et à élaborer un plan afin que les pharmaciens et d’autres experts œuvrent ensemble en vue d’assurer au Canada un approvisionnement stable en médicaments dans le cadre de ses politiques générales concernant la pharmacie. Ce problème est particulièrement pressant étant donné que les États-Unis projettent d’importer des médicaments en provenance du Canada, ce qui pourrait aggraver les pénuries.
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