Canadian Pharmacists Association
Canadian Pharmacists Association

Le sondage national montre que la santé mentale des professionnels de la pharmacie s'améliore, mais que plus de soutien et d'investissements sont nécessaires pour régler des problèmes continus

En 2022, l’APhC a réalisé le premier Sondage sur la santé mentale et le bien-être de la main-d’œuvre en pharmacie au Canada, qui a révélé un tableau préoccupant de la santé de l’effectif pharmaceutique canadien après plus de deux années en première ligne de la pandémie de COVID-19.

Les résultats nous ont guidés dans nos efforts pour soutenir la profession au cours de l’année écoulée, y compris en formant un Groupe de travail sur le bien-être en pharmacie et un Comité directeur sur l’effectif en pharmacie, et en prenant des initiatives de représentation dans plusieurs domaines, comme demander plus d’investissements dans les ressources humaines en santé et la planification des effectifs, des soutiens en santé mentale et l’exonération du remboursement  des prêts étudiants.

Nous avons lancé le sondage de 2023 pour savoir comment se portent les professionnels de la pharmacie un an plus tard et pour éclairer notre travail continu de représentation en ce qui concerne la santé mentale et le bien-être des effectifs.

Sondage de 2023 : Un mieux, mais la profession éprouve toujours des difficultés

En tout, 1 136 pharmaciens et techniciens en pharmacie ont participé au sondage national de 2023, qui s’est étalé du 27 février au 30 mars. Les résultats montrent que, même si la situation s’améliore, comme dans bien d’autres professions de la santé, d’autres mesures sont nécessaires pour améliorer la santé et le bien-être des équipes des pharmacies canadiennes et pour soutenir la profession.

Un répondant sur trois qualifie sa santé mentale et son bien-être de « bons » ou « très bons » au cours de l’année écoulée, ce qui représente une amélioration de 11 points par rapport à 2022. Le risque d’épuisement chez les professionnels de la pharmacie a reculé de 13 points, passant de 92 % en 2022 à 79 % en 2023. Tout en dénotant un mieux, cela montre aussi que la fatigue et le désengagement restent très répandus.

Facteurs contribuant à l’épanouissement

Les professionnels de la pharmacie se sentent plus épanouis que l’an dernier, mais les chiffres restent assez faibles. Les principaux facteurs contribuant à l’épanouissement montrent la valeur accordée au soin des patients, à l’autonomie professionnelle et à l’exercice de tout le champ de compétence.

Facteurs qui nuisent à la santé mentale

Quand nous examinons les principaux facteurs qui nuisent à la santé mentale des professionnels de la pharmacie, nous voyons les effets d’un système de santé saturé, de difficultés de dotation en personnel et d’un fardeau administratif croissant dans les pharmacies.

Les agressions demeurent nombreuses

Les patients sont moins agressifs qu’en 2022, mais l’agressivité reste un problème important en milieu de travail. En tout, 37 % des professionnels de la pharmacie en activité déclarent être victimes d’abus ou de harcèlement de la part de patients au moins une fois par semaine et 19 % l’être tous les jours.

Maintien en poste des professionnels de la pharmacie

Le maintien en poste est une préoccupation importante dans toutes les professions du secteur de la santé. D’après un récent sondage auprès des travailleurs de la santé réalisé par le Groupe d’intervention action santé (GIAS), 40% des fournisseurs de soins de santé envisagent de quitter le domaine, et ils citent la santé mentale et le bien-être, ainsi que les conditions de travail et les pénuries de ressources comme étant leurs principaux sujets de préoccupation. Les professionnels de la pharmacie ne font pas exception. 

Relever les défis

Le sondage de cette année fait apparaître une amélioration de la santé mentale et du bien-être des équipes de nos pharmacies par rapport à 2022, mais plus de soutien et d’investissements sont nécessaires pour que les équipes de pharmacie soient en mesure de répondre aux besoins croissants des Canadiens.

Bon nombre des pressions négatives que subissent les professionnels de la pharmacie, y compris l’agressivité et le harcèlement de la part de patients, pourraient diminuer si le gouvernement prenait des mesures pour mieux soutenir, notamment, les soins de santé et les pharmacies communautaires. La planification des effectifs de la santé, y compris de la pharmacie, doit être une priorité. En veillant à ce qu’il y ait suffisamment de pharmaciens et de techniciens en pharmacie pour continuer de développer les soins primaires, on aiderait à soulager en partie la pression de la charge de travail. D’autres problèmes devront être réglés en s’appuyant sur une stratégie nationale de lutte contre les pénuries de médicaments, des efforts pour réduire le fardeau administratif et un financement suffisant des services de pharmacie, ce qui permettrait aux pharmacies communautaires d’engager plus de personnel, y compris des techniciens en pharmacie autorisés.

Les gouvernements dans tout le Canada continuant de reconnaître leur valeur en faisant en sorte qu’ils puissent, avec le financement nécessaire, exercer pleinement leur champ de compétence, offrir plus de services aux patients et exercer leur autonomie professionnelle, nous espérons que le bien-être mental et le sentiment d’épanouissement des pharmaciens continueront de s’améliorer. De l’élargissement du pouvoir de prescription au lancement de cliniques sans rendez-vous dirigées par un pharmacien, nous devons maintenir cette récente dynamique et faire en sorte que les pharmaciens soient soutenus pour exercer en toute autonomie et sans obstacle.

Notre engagement

Il ne fait aucun doute que soutenir et renforcer notre effectif pharmaceutique est notre défi le plus pressant. Notre Comité directeur sur l’effectif en pharmacie et notre Groupe de travail sur le bien-être en pharmacie cherchent activement des solutions qui renforceront les mesures de planification des effectifs, soutiendront les professionnels de la pharmacie à leur entrée dans la pratique et amélioreront la satisfaction et le bien-être au sein de la profession.

Parmi nos travaux récents ou en cours, mentionnons les suivants :

  • La création d’outils pour soutenir les équipes de pharmacie. 
  • Des études sur la planification des effectifs afin de réunir des données pour mieux comprendre les besoins et capacités actuels et futurs en ce qui concerne l’effectif pharmaceutique.
  • La défense continue de l’exonération du remboursement des prêts étudiants pour les pharmaciens qui travaillent dans des collectivités rurales et éloignées.
  • Le soutien à l’entrée dans la profession afin d’aider les jeunes diplômés et les pharmaciens formés à l’étranger nouvellement arrivés.
  • Le soutien à la mobilisation provinciale pour améliorer le remboursement des services de pharmacie.
  • L’examen de stratégies visant à contenir les coûts qui ont une incidence sur les activités des pharmacies.

Nous avons beaucoup à accomplir, mais nous entendons soutenir les pharmaciens et aller vers un avenir brillant et durable pour la profession pharmaceutique.