Sur la représentation et le leadership
Septembre 2022
J’ai beaucoup réfléchi au terme « représentation ». Que veut-il dire? Quel sens a-t-il pour chacun de nous, personnellement? Pour notre profession?
Je suis arrivée à la conclusion que c’est, en fait, assez simple quand on y pense : nous pouvons tous aider à redéfinir le visage de la pratique pharmaceutique au Canada en la défendant. Nous le faisons en représentant la profession de notre mieux, en nous acquittant de nos fonctions de pharmaciens détenant un permis d’exercer. On ne sait jamais, jour après jour, qui va franchir les portes de la pharmacie et à qui ces personnes parleront de leur expérience par la suite.
Pour moi, la représentation comprend ceci :
- construire des relations saines avec nos patients et nos collègues;
- veiller à avoir toute la formation et les connaissances nécessaires pour bien nous acquitter de nos fonctions;
- nous attacher à définir notre place dans les soins de santé avec passion et détermination.
Il existe certes des occasions officielles de rencontrer nos responsables gouvernementaux fédéraux, provinciaux, territoriaux et locaux, mais en réalité, nous sommes les ambassadeurs de notre profession dès que commence notre journée. Chaque interaction est une occasion de montrer notre valeur en tant que fournisseurs de soins de santé. Si vous faites partie d’une équipe pluridisciplinaire dans un établissement, vous représentez la profession pendant les visites, les consultations, la gestion d’interactions médicamenteuses complexes et le soutien à la continuité des soins des patients. Dans la collectivité, quand vous répondez à des questions sur des médicaments en vente libre, quand vous recommandez le meilleur produit ou guidez votre patient dans son parcours de santé compliqué, vous laissez une impression indélébile. Votre présence chaque jour est, selon moi, la forme de représentation la plus importante.
À dire vrai, mon travail de représentation a commencé le jour où j’ai reçu ma blouse blanche, c’est-à-dire longtemps avant que j’occupe ce poste. Je crois tellement dans notre profession et je sais que nous sommes des milliers dans ce cas. Dans mes fonctions à l’APhC, j’ai parlé à beaucoup de pharmaciens qui tracent leur propre voie. Ils prouvent qu’il n’y a plus un moule unique dans lequel les pharmaciens doivent se fondre, mais un monde de possibilités. Ces pionniers et entrepreneurs exercent la profession comme ils l’entendent et suivent leur propre chemin. Les obstacles ne les rebutent pas et ils font preuve de courage, de détermination et de créativité pour trouver un moyen d’atteindre leurs objectifs.
Partageons nos expériences
Voici la question… Vivez-vous la carrière que vous imaginiez? Exercez-vous votre profession comme vous le voulez? Si vous répondez par l’affirmative, c’est fantastique et je dirai bravo! Vous devez nous raconter votre histoire. Dites-nous ce qui fonctionne et ce qui vous permet de vous épanouir. Dites-nous comment vous en êtes arrivé là.
Si vous répondez par la négative, voici ma deuxième question : que faites-vous pour que cela change?
Il n’est pas facile d’être assis sur le banc de touche à regarder. Nous pouvons échanger des avis sur ce que d’autres font ou ne font pas, mais quand arrêtons-nous et nous montrons-nous suffisamment autonomes pour créer et opérer le changement que nous souhaitons voir? Nous sommes TOUS des acteurs du changement. Je l’ai déjà dit et je le redirai. Jeunes, vieux, docteurs en pharmacie, bacheliers en sciences, en milieu communautaire ou hospitalier – nous sommes tous pharmaciens et ensemble, nous avons le pouvoir de défendre ce en quoi nous croyons : l’avenir que nous souhaitons. Un avenir qui permet à chacun de nous de s’épanouir au travail et à la maison. Pour certains, être pharmacien est un emploi et pour d’autres, c’est une profession. Dans quelle catégorie vous rangez-vous?
J’ai eu dernièrement l’immense privilège d’avoir des nouvelles de deux pharmaciens qui sont de vraies sources d’inspiration. L’une, qui a ouvert sa propre pharmacie, redéfinit ce à quoi ressemble la pratique communautaire. L’autre a fait équipe avec des ingénieurs et fait appel à la technologie pour remédier à certains des plus gros points faibles de la pharmacie. En entendant ce que des pharmaciens dans tout le Canada font de leurs diplômes, je ne peux que me rappeler pourquoi j’ai accepté ce poste et me rappeler aussi que chacun de nous peut faire bon usage de ses études pour faire bouger les choses.
Nous apprenons et nous évoluons tous. Il n’est jamais trop tard pour agir, et il n’est jamais trop tôt pour donner l’exemple. Être avec mes collègues qui font des choses tellement incroyables me motive et m’inspire.
Trouver un équilibre
Cela dit, nombre d’entre nous (la plupart? tous?) ont du mal à trouver un équilibre. Pour ma part, je cherche continuellement comment concilier ma responsabilité de présenter et promouvoir ce que les pharmaciens et les équipes de pharmacie ont de mieux à offrir et attirer l’attention sur la réalité à laquelle beaucoup d’équipes de pharmacie font face quotidiennement. Je préconise des changements qui permettront de renforcer la profession non seulement en théorie, mais aussi en pratique. Les problèmes d’effectifs, les remboursements insuffisants ou inexistants, les innombrables tâches administratives qui empêchent « le fournisseur de soins de santé le plus accessible » d’offrir aux Canadiens des services de qualité – voilà à quoi je pense, entre autres, quand je ne trouve pas le sommeil la nuit. Ce sont aussi les défis qui me poussent à me lever le matin pour continuer de réclamer des changements. D’encourager les soins en collaboration et l’adoption de technologies habilitante à exiger un accès équitable aux soins de santé pour les Canadiens, nous progressons, mais il reste encore beaucoup à faire.
L’union fait la force
Lorsqu’on me demande ce que je défends, je réponds en toute honnêteté que, tant personnellement que professionnellement, je vous défends. Je vous représente dans toutes les instances, dans toutes les réunions et auprès de tous les intervenants. Je suis fière de dire que j’appartiens à cette profession et de vanter vos mérites. Nos connaissances irremplaçables, notre compassion, notre capacité de communiquer et de nouer des relations solides et véritables avec nos patients, tels sont nos superpouvoirs! Nous possédons des compétences uniques, et je suis là pour vous rappeler que c’est à vous de décider comment vous les utiliser!
Si vous n’êtes pas membre d’une association de pharmaciens, je vous demande d’y réfléchir à deux fois. L’union fait la force. Si vous ne soutenez pas une organisation qui se bat pour votre place dans les soins de santé, pour votre bien-être et votre succès, qui soutenez-vous alors? Trouvez l’organisation qui vous correspond, celle à laquelle vous pouvez vous identifier et joignez votre voix à la sienne.
À l’APhC, il y a chaque jour une occasion de veiller à ce que la voix des pharmaciens se fasse entendre, dans les réunions d’intervenants, à des tables rondes et dans les médias. Nous travaillons en collaboration avec les intervenants pour comprendre les pénuries de médicaments et les problèmes d’approvisionnement et définir des stratégies d’atténuation afin de vous aider et d’aider vos patients. Nous réalisons des sondages d’opinion pour savoir de quoi les Canadiens ont besoin et ce qu’ils attendent de leurs équipes de pharmacie, et nous utilisons ces données pour encourager les gouvernements à autoriser et à financer des services cliniques dans les pharmacies. Nous rencontrons des responsables gouvernementaux pour leur raconter vos histoires et pour préconiser des changements qui aideront à orienter la profession pour l’avenir. Chacune de ces occasions compte, et tout le monde est plus fort quand nous pouvons ajouter votre voix. Vous pouvez en savoir plus sur nos efforts dans notre plus récent point sur les activités de défense des intérêts.
Tandis que nous continuons de nous attacher à défendre vos intérêts, je vous encourage à en faire autant. Si vous voulez vous investir, contactez-nous. Vous pouvez contribuer de bien des façons à nos activités nationales de défense des intérêts. Dans les réseaux sociaux, dans des articles et des blogues, nous serions ravis de faire part de votre histoire et de vos idées sur l’avenir de la pharmacie.
Entendre les histoires remarquables de mes collègues me rappelle que la représentation n’est pas que l’affaire de l’association. Chacun de nous a le choix. Vous devez CHOISIR de défendre vos intérêts. Il le faut. Choisir de défendre vos intérêts, ceux de vos patients et ceux de notre profession.
Je vous invite, chers collègues pharmaciens, à me rejoindre dans ma mission et à vous faire les défenseurs de la pharmacie.
Portez-vous bien!