Mois de la reconnaissance de la pharmacie
Mars 2023
Trois ans se sont écoulés depuis que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) déclarait, en 2019, une pandémie mondiale de maladie à coronavirus (COVID-19). Quand je pense à la situation de la pharmacie alors par rapport à sa situation aujourd’hui, je vois des marqueurs très évidents de notre évolution professionnelle. Il y a eu, ces dernières années, une prise de conscience accrue du rôle que joue et que peut jouer la pharmacie dans notre système de santé. De plus en plus de Canadiens savent que les pharmaciens possèdent les connaissances et les compétences nécessaires pour les aider dans leurs besoins en matière de santé, et pas seulement lorsqu’il s’agit d’exécuter une ordonnance. Ils ont des contacts plus jeunes avec leur pharmacien, pas seulement quand ils sont malades, mais pour la prévention de maladies et pour des conseils de santé généraux. Que ce soit en tant que prescripteurs, administrateurs de vaccins ou premier point de contact dans le système de santé, les patients estiment que les pharmaciens sont de précieuses ressources en matière de santé dans leurs collectivités.
Le MRP : un passage crucial de la sensibilisation à l’appréciation
À la fin de 2020, alors que nous étions en pleine pandémie, l’APhC s’est projetée en mars 2021 et a opéré une distinction essentielle : elle a décidé de transformer le Mois de la sensibilisation au travail du pharmacien en Mois de la reconnaissance de la pharmacie. Le fait est que la société nous connaît bien, ce qui s’est produit naturellement. C’est presque comme si la pandémie avait servi de campagne de sensibilisation du public à la profession. Nous avons enclenché il y a quelques années une dynamique, et le discours et le ton ont changé. Le MRP ne sert plus à expliquer qui nous sommes, mais à célébrer ce que nous apportons. Après avoir été pendant des années sous-estimés et sous-utilisés, nous voyons notre rôle essentiel de plus en plus reconnu et apprécié. Le thème du MRP de cette année, « Découvrez tout ce que la pharmacie peut faire pour vous », dit très clairement que nous sommes bien une grande force et qu’avec les bonnes ressources et le bon soutien, nous pouvons transformer le regard que les Canadiens portent sur les soins primaires dans leur collectivité et la façon dont ils y accèdent.
La présence et la pertinence de la pratique pharmaceutique dans la situation actuelle des soins de santé sont remarquables. Nous sortons de notre coquille, de derrière le comptoir, pour montrer toute notre capacité. Les pharmaciens se font entendre sur les questions qui comptent le plus pour eux et pour leurs patients. Que ce soit sur #TwitterRx ou aux nouvelles de 18 heures, on demande le point de vue des pharmaciens. On leur demande des conseils et leur avis. Devant les pénuries de médicaments et notre rôle croissant dans la santé publique, nous n’hésitons pas face à ces nouvelles possibilités. En fait, beaucoup d’entre nous sont là pour ça. Nous sommes prêts et disposés à parler haut et fort du rôle que nous jouons dans la vie de nos patients.
Élargir le champ et le financement pour de meilleurs services aux patients
En plus du public, les gouvernements prennent aussi bonne note, tandis qu’ils continuent de chercher des moyens d’aider à soulager la pression sur notre système de santé. Mieux utiliser les compétences des pharmaciens est naturellement apparu comme une solution viable pour combler les lacunes du système. Depuis qu’on leur a demandé d’aider à administrer les vaccins contre la COVID-19, les équipes de pharmacie ont pratiqué plus de 25 millions d’injections. Et à mesure que les pharmaciens évoluent, leurs collègues techniciens en pharmacie évoluent aussi, car eux aussi ont assumé de nouvelles tâches et responsabilités dans la gestion des médicaments. On dit qu’en travaillant en équipe, les rêves deviennent réalité, et c’est vrai!
L’élargissement du pouvoir de prescription des pharmaciens demeure très utile pour les patients dans tout le pays. De la prescription de Paxlovid à l’ajout d’affections courantes dans plusieurs provinces, en passant par l’ouverture de cliniques sans rendez-vous dirigées par des pharmaciens, beaucoup de victoires ont été remportées au cours de l’année écoulée. Cependant, il ne s’agit pas seulement du champ d’exercice, mais aussi du financement public de ces services, qui est un élément essentiel dans l’élargissement des soins pharmaceutiques.
Accent mis sur la santé mentale et le bien-être en pharmacie
Malgré cette dynamique qui se renforce, je ne peux m’empêcher de me demander comment faire pour changer la trajectoire des problèmes de santé mentale et de l’épuisement au sein de la profession. Nous avons fait des progrès, mais nous sommes encore loin d’une viabilité ou d’un équilibre entre nos différentes priorités. Les pressions s’accentuent, les attentes du public et des gouvernements ne cessent de croître et, malheureusement, nous n’avons pas trouvé le bon modèle pour répondre aux besoins du pays en matière de gestion des médicaments… Je continue, toutefois, de croire qu’aussi lents que soient nos progrès, nous sommes sur la bonne voie.
Dans les réunions sur la crise des effectifs de santé auxquelles je participe, il est question du recrutement et du maintien en poste et de l’importance de recueillir des données pour planifier. Il ne suffit pas de connaître le nombre de pharmaciens dans le système en ce moment, car ce n’est qu’un nombre. Nous devons connaître en détail ce que font les pharmaciens et savoir où l’on a le plus besoin d’eux pour mieux comprendre la demande. Est-ce que nous utilisons efficacement nos ressources humaines en santé? À mesure que de nouveaux modèles de soins sont étudiés, nous voyons l’intérêt de l’innovation dans de nombreuses régions du pays. Nous avons besoin de la technologie pour être en contact afin de collaborer et d’utiliser une approche des soins de santé fondée sur un travail d’équipe.
Renforcer la dynamique et être ouverts au changement
À l’APhC, ce travail nous tient à cœur. Nos priorités pour 2023 visent à renforcer la dynamique des dernières années et à être ouverts au changement pour améliorer l’exercice de la pharmacie et le soutien aux professionnels qui le sous-tendent. Du soutien au personnel de pharmacie et à son renforcement, en passant par la recherche de solutions à long terme aux pénuries de médicaments, la création de ressources en première ligne et l’engagement actif et continu envers la diversité, l’équité et l’inclusion, nous relevons ces défis avec vous et nous travaillons ensemble pour concrétiser notre vision d’une profession florissante et d’une population en bonne santé.
Tout en cherchant à comprendre quels sont nos problèmes et nos points de pression les plus importants, nous devons aussi être ouverts au changement. Nous devons être prêts à renoncer au confort du passé et à accepter l’inconfort et l’excitation que suscite l’idée de bâtir un nouvel avenir.
Le pouvoir de la pharmacie
Je suis tombée récemment sur cette citation : « À un moment donné, nous avons le choix entre deux options : avancer pour grandir ou reculer pour se mettre à l’abri. » – Abraham Maslow
Nous avons parcouru trop de chemin pour reculer. C’est donc en avant toutes. Nous devons, toutefois, nous montrer ouverts et honnêtes sur la voie à suivre et les mesures à prendre. De plus en plus de professionnels de la pharmacie n’hésitent pas à s’exprimer, ce qui est prometteur. Nous faisons entendre notre voix. Où que vous travailliez et quel que soit votre rôle, sachez que vous faites bouger les choses. Vos contributions à votre équipe et à cette profession comptent.
À l’orée d’une nouvelle saison, renouvelons notre énergie et notre volonté de construire l’avenir où la pharmacie est universellement reconnue et comprise comme faisant partie des soins et de la médecine.
Que signifie pour moi le pouvoir de la pharmacie? C’est notre force conjuguée, notre savoir et notre sagesse collective. C’est notre expérience commune du dédale des soins de santé.
N’oubliez pas… le pouvoir de la pharmacie, c’est VOUS!
Portez-vous bien.