Croissance et potentiel à l'honneur
Janvier 2025
Bonjour 2025! Le début d’une nouvelle année s’accompagne souvent d’un sentiment renouvelé d’espoir et nous donne l’occasion d’« actualiser » notre navigateur ou de « redémarrer » notre système d’exploitation (je résiste mal à une bonne analogie!). C’est le moment de laisser derrière soi ce qui ne sert plus et de s’ouvrir à un nouveau départ. Au fil des ans, j’ai abandonné la notion de résolutions pour m’attacher plutôt à définir mes intentions pour l’année à venir. Je trouve cette approche moins prescriptive, et elle élimine les pressions liées au besoin de faire des changements du jour au lendemain, ce qui permet de se concentrer sur l’élaboration d’objectifs et de stratégies qui favoriseront le raffinement personnel de manière pérenne.
En ce qui me concerne, 2025 sera l’année de la croissance. Ma croissance en tant que personne, ma croissance comme dirigeante et notre croissance à titre de professionnels de la pharmacie.
Commencer l’année sous le signe de l’inspiration
J’ai eu le plaisir de démarrer l’année 2025 à la Semaine du perfectionnement professionnel (SPP) organisée par l’Association canadienne des étudiants et des internes en pharmacie (ACEIP) à Halifax, en Nouvelle-Écosse. Quel début d’année énergisant! Être entourée de la crème de la crème des étudiants en pharmacie du Canada m’a fourni exactement le regain d’énergie dont j’avais besoin. Leur passion, leur créativité, leur débrouillardise et leur travail assidu représentent ce que la pharmacie a de mieux à offrir. J’ai été éblouie par ce congrès de quatre jours très professionnel et extrêmement bien organisé qu’ils ont réussi à mettre sur pied tout en gérant leurs responsabilités d’étudiants à temps plein. S’il est une chose qui m’est apparue encore plus clairement, c’est que nos leaders étudiants sont l’incarnation du potentiel à l’état pur!
Dans notre profession, nous avons le devoir d’encourager ces leaders étudiants pour les aider à s’épanouir. À l’APhC, nous utilisons différents moyens pour y parvenir, notamment en maintenant le dialogue avec la communauté, ainsi qu’en faisant entendre vos voix et en racontant vos histoires.
À l’écoute de la prochaine génération
Vers la fin de l’année dernière, nous avons réalisé un sondage auprès des étudiants en pharmacie et des nouveaux praticiens, afin de connaître leurs attentes à l’égard du milieu de travail. Nous avons interrogé les étudiants et les nouveaux diplômés sur ce qu’ils recherchent dans leur emploi idéal, sur les facteurs qu’ils prennent en considération lorsqu’ils souhaitent assumer un nouveau rôle et sur ce qui favoriserait leur maintien en poste pendant qu’ils acquièrent de l’expérience. Le sondage portait également sur la dette d’études à laquelle s’attendre, les intentions quant aux études supérieures, l’intérêt pour la gestion et la propriété, et les stratégies de recrutement. Notre objectif est de communiquer les résultats du sondage aux employeurs dans le but de soutenir l’évolution de la profession et d’améliorer les milieux de pratique, le tout dans l’espoir de renforcer le sentiment de satisfaction et d’accomplissement au travail partout au pays. Restez à l’affût pour en savoir plus!
Libérer le potentiel
Quiconque me connaît sait que je crois au pouvoir que procure la libération du potentiel – que ce soit sur le plan individuel, en équipe ou à l’échelle de l’organisation. Je me concentre sur les points forts et je crois en ce qu’il est possible de faire. C’est l’une des raisons pour lesquelles l’avenir de la pharmacie m’emballe autant. Notre profession recèle un immense potentiel inexploité pour progresser, évoluer et produire des effets durables pour nos patients et le système de soins de santé.
Les pharmaciens débordent de potentiel, et je suis déterminée à contribuer à la réalisation de notre vision collective. À l’APhC, nous multiplions les efforts pour influencer les politiques et les décisions de sorte que soient réunies les conditions idéales pour permettre aux pharmaciens de s’épanouir. De la réglementation du champ d’exercice à l’amélioration des milieux de travail, en passant par la promotion de la santé et du bien-être de nos effectifs, les possibilités de contribuer de façon significative à façonner l’avenir de la pharmacie au Canada sont nombreuses.
Ce potentiel explique pourquoi nous avons ancré nos efforts de représentation dans la mise en valeur de l’étendue et de la profondeur des connaissances qu’apportent les pharmaciens. Le programme d’entrée en pratique Pharm. D. est la nouvelle norme en matière d’études de pharmacie, et c’est la référence que nous devons adopter pour mettre en évidence ce que nous avons à offrir. Il y va de notre intérêt de renforcer la confiance dans la compétence des professionnels de la pharmacie et de souligner la valeur incroyable que nous offrons aux gouvernements, aux décideurs et à la population canadienne dans son ensemble.
Le pouvoir de vos études de pharmacie
Les pharmaciens passent de nombreuses années à étudier différents sujets allant de la pathophysiologie à la pharmacocinétique. Or, la majeure partie de la population (et des décideurs) ne sait pas vraiment en quoi consistent les études et la formation que nous suivons. Ce manque de connaissance créé un fossé. Comment les pharmaciens peuvent-ils être perçus comme des fournisseurs de soins de santé clés si les gens n’ont pas idée de toute l’étendue de leur savoir-faire?
J’avoue que même moi, je n’avais pas pris pleinement conscience de tout ce qu’exigeaient des études de pharmacie avant d’entreprendre mon programme. J’en avais une idée globale (« c’est tout ce qui concerne les médicaments »), mais j’ai appris rapidement que c’est bien plus que cela. D’ailleurs, mon intérêt pour la représentation et la défense des intérêts est né en partie de mon désir de faire connaître au plus grand nombre de gens possible toute l’ampleur des connaissances que possèdent les pharmaciens. C’est là que la dissonance a commencé à se faire entendre. Si les pharmaciens suivent toute cette formation, pourquoi ne mettons-nous pas à profit ce savoir?
Voilà la grande question! Le fait que des professionnels de la santé possédant une formation et des compétences de haut niveau soient à portée de la main dans tous les coins et recoins du pays, mais que les gens ne s’en rendent pas compte est le premier problème qui se pose. Cela dit, même si les gens découvrent ces trésors cachés, la réalité est que, dans bien des provinces et territoires, ces professionnels ne sont même pas autorisés à mettre en pratique toutes leurs connaissances pour aider leurs patients. Vraiment? Tout cela n’a aucun sens. C’est frustrant de savoir que de nombreux pharmaciens sont là et prêts à aider, mais que leur capacité d’action est limitée par une règlementation obsolète.
Faire face au changement avec courage
À l’APhC, nous militons en faveur d’une meilleure adéquation entre la formation des pharmaciens et leur champ d’exercice autorisé. Notre message est clair : les pharmaciens sont des solutionneurs de problèmes capables, compétences et empreints de compassion, qui forment un maillon essentiel du système de santé canadien. Donnons-leur les moyens de faire ce pour quoi ils ont été formés. Au cours des prochains mois, nous lancerons une campagne visant à sensibiliser le public aux compétences et à la formation des pharmaciens, ainsi qu’aux services qu’ils offrent. En renforçant la confiance du public et la confiance envers notre profession, nous pouvons travailler ensemble à harmoniser la réglementation avec les compétences des pharmaciens et à éliminer les obstacles inutiles.
S’il est une chose que je sais, c’est que tous les pharmaciens, quel que soit leur diplôme, possèdent l’aptitude et la capacité à apprendre. Obtenir un permis d’exercice de la pharmacie, ce n’est pas rien, et vous avez déjà réussi cette étape! Vos études vous ont fourni les connaissances et les compétences nécessaires pour trouver le moyen de composer avec des scénarios complexes touchant vos patients, et votre dévouement a contribué à nous définir.
Cela dit, ce que l’on est habilité à faire et ce que l’on choisit de faire sont deux choses tout à fait différentes. Chaque pharmacien ou pharmacienne a le droit d’exercer son autonomie professionnelle et sa profession d’une manière qui a du sens pour lui ou elle et pour la communauté qu’il ou elle sert. Que vous décidiez d’administrer des injections ou pas ne change rien au fait que c’est un service que les pharmaciens sont en mesure d’offrir.
Le perfectionnement professionnel peut vous aider à rafraîchir ou à parfaire vos solides connaissances de base. La véritable question est : voulez-vous le faire? Et si non… pourquoi pas? Votre hésitation découle-t-elle de votre manque d’intérêt pour un champ d’exerce comportant moins de restrictions ou tient-elle à tous les autres facteurs externes qui influencent votre rapport à la profession que vous avez choisie?
Nous évoluons ensemble
La croissance peut être malaisante, voire intimidante. Or, qui dit inconfort, dit progrès. Beaucoup de pharmaciens sont ravis de la direction que prend la profession et se réjouissent à la perspective de pouvoir l’exercer plus librement. D’autres se sentent nerveux, et il n’y a rien de mal à ça. Il est tout à fait naturel de s’interroger en période de changement. Cela étant, chaque pharmacien ou pharmacienne doit se rappeler que ses études, son expérience et son dévouement lui fournit les bases pour s’adapter, apprendre et s’épanouir.
En ce début d’année 2025, ouvrons-nous à la croissance – à titre individuel et collectif, et en tant que professionnels. La pharmacie a le potentiel de transformer les soins de santé au Canada, et chacun et chacune de nous a un rôle à jouer dans la définition de cet avenir. Que ce soit en militant pour le changement, en encadrant la prochaine génération ou, simplement, en étant là pour nos patients – chaque effort compte. Je vous invite tous et toutes à réfléchir sur votre carrière en pharmacie et sur la valeur exceptionnelle que vous apportez à vos patients.
Vivement une année de transformation sous le signe de la croissance et des possibilités!
Cordialement,