Nouvelles ressources pour aider les pharmaciens à fournir des services de contraception et d'avortement médicamenteux
L’Association des pharmaciens du Canada (APhC) a lancé une nouvelle série de ressources et une campagne d’information afin d’aider à améliorer l’accès des populations défavorisées à des services de santé sexuelle et reproductive dans tout le pays. Ces nouvelles ressources doivent aider les pharmaciens à adapter leur approche de la prescription de contraceptifs et améliorer la connaissance et la compréhension que les pharmaciens ont de l’avortement médicamenteux.
Écoutez ce que Tomilola Grant, chargée de projet sur la santé sexuelle et reproductive (SSR) à l’APhC, dit du projet et voyez comment les pharmaciens de tout le Canada peuvent utiliser ces ressources dans l’exercice quotidien de la profession pour mieux soutenir leurs collectivités.
Quelles ressources trouve-t-on dans la trousse à outils?
La trousse à outils est organisée en deux catégories – avortement médicamenteux et contraception – et elle comprend des ressources pour les pharmaciens et pour les patients. Ces ressources, qui ont été conçues de manière à être faciles à intégrer dans la pratique, comprennent notamment des vidéos de micro-apprentissage, un algorithme, des infographies, des affiches, des documents destinés aux patients et un outil d’évaluation.
Quelle est l’origine de ce projet?
Au sortir de la pandémie, nous avons vu des pharmaciens jouer un rôle encore plus important dans la santé de leurs collectivités, et nous savons que les personnes qui peuvent tomber enceintes demandent régulièrement le soutien de leurs pharmaciens. L’an dernier, l’APhC a reçu une subvention fédérale pour créer de nouvelles ressources de formation pour les pharmaciens afin d’éliminer des obstacles à l’accès à l’avortement et d’accroître la capacité de prescrire des contraceptifs – service qui existe aujourd’hui dans la plupart des provinces.
Le projet, qui repose sur un partenariat avec l’équipe de recherche sur la contraception et l’avortement de l’Université de la Colombie-Britannique, est financé par le Fonds pour la santé sexuelle et reproductive de Santé Canada.
Comment les ressources ont-elles été développées?
Beaucoup de recherches et d’information ont été réunies avant de créer ces ressources afin de s’assurer qu’elles seraient utiles aux pharmaciens et qu’elles aideraient à améliorer les soins aux patients, notamment dans les populations défavorisées. Nous avons commencé par une analyse documentaire approfondie afin de repérer les lacunes dans l'équité en matière d'avortement médicamenteux et les obstacles socio-économiques. Nous avons ensuite recueilli des commentaires sur le monde réel dans le cadre de groupes de réflexion réunissant des personnes autochtones, noires et de couleur, afin de comprendre leur besoin d’un environnement sécuritaire et exempt de préjugés. Nous avons également réuni des pharmaciens de tout le pays dans des groupes de discussion afin de comprendre les obstacles et les éléments facilitateurs intervenant dans le milieu de la pharmacie. Forts de cette information, nous avons ciblé les domaines où nous pouvions avoir le plus d’incidence et où il y avait des lacunes, et nous avons créé des ressources que nous avons soumises à des examens d’experts jusqu’à ce que nous arrivions à la trousse de ressources que nous avons aujourd’hui.
Pourquoi les pharmaciens sont-ils bien placés pour améliorer l’accès aux services de SSR?
Avec plus de 11 000 pharmacies dans le pays, pour beaucoup dans des collectivités rurales et éloignées, les équipes de pharmacie offrent déjà un accès pratique à des services de santé sexuelle et reproductive essentiels. Nous voyons ce rôle augmenter depuis quelques années.
Depuis qu’ils ont été autorisés à délivrer du Mifegymiso en 2017, les pharmaciens jouent un rôle croissant dans la fourniture de services d’avortement médicamenteux dans nos collectivités. De même, depuis que l’autorisation en a été élargie récemment à Terre-Neuve-et-Labrador (avril 2023), à la Colombie-Britannique (juin 2023) et à l’Île-du-Prince-Édouard (juillet 2023), huit provinces autorisent maintenant les pharmaciens à prescrire une contraception hormonale.
Malgré ces progrès, il reste des lacunes et des obstacles importants en matière de soins auxquels il faut remédier pour que tout le monde ait accès à des services de santé reproductive complets dans tout le Canada. Or, les ressources que nous avons réunies peuvent aider les pharmaciens à contribuer à combler ces lacunes.
Comment les pharmaciens devraient-ils utiliser ces ressources et les intégrer dans leur pratique?
Nous espérons que les pharmaciens dans tout le Canada examineront la boîte à outils pour créer des espaces sécuritaires et exempts de préjugés pour les personnes qui demandent des soins de santé sexuelle et reproductive. Ces ressources ont été conçues de manière à être simples à intégrer dans la pratique, à être accessibles et à régler la question des obstacles et des éléments facilitateurs dont les pharmaciens nous ont signalé la présence dans tout un éventail de pratiques.
Ces ressources arrivent également à point nommé, car le rôle des pharmaciens dans les soins primaires et la prescription de contraceptifs vient d’être élargi dans plusieurs provinces et les pharmaciens cherchent à intégrer ces nouveaux services et pouvoirs dans l’exercice de leur profession.
Au cours des prochaines semaines et des prochains mois, l’APhC mènera une campagne de promotion de ces ressources auprès des pharmaciens et des patients.