Canadian Pharmacists Association
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Les pharmaciens occupent le devant de la scène dans de récentes élections provinciales

Les pharmaciens deviennent des acteurs clés dans les efforts pour relever les défis du Canada en matière de soins de santé. Dave Penner, directeur, Représentation et politiques de l’APhC, décortique quatre élections provinciales récentes et montre comment les gouvernements reconnaissent de plus en plus le potentiel des pharmaciens pour améliorer les soins aux patients.

Les soins de santé au Canada sont au point de rupture. Les longs délais d’attente, les salles d’urgence bondées et le manque de médecins de famille sont des problèmes auxquels la population canadienne est confrontée au quotidien. Au cours des deux derniers mois, les électeurs en Colombie-Britannique, en Saskatchewan, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse sont allés aux urnes, priant instamment leurs gouvernements d’agir. Une solution claire a émergé des promesses électorales faites dans ces quatre provinces : les pharmaciens.

Les pharmacies ne sont plus simplement des endroits où l’on va chercher des médicaments sur ordonnance. Elles sont devenues des composantes à part entière du système de soins de santé, aidant les patients à accéder aux soins dont ils ont besoin, plus rapidement et plus près de chez eux. Que ce soit en prescrivant des médicaments pour traiter des affections courantes, en dirigeant des cliniques communautaires ou en assurant la prise en charge de maladies chroniques, les pharmaciens mettent les bouchées doubles.

L’Association des pharmaciens du Canada (APhC) milite depuis longtemps en faveur d’une plus grande reconnaissance du rôle des pharmaciens comme fournisseurs de soins de santé essentiels, et les récentes élections confirment que ce message est entendu. Les dirigeants provinciaux de tous les horizons politiques prennent conscience du potentiel des pharmaciens pour transformer la prestation des soins de santé et améliorer les résultats pour les patients.

Colombie-Britannique : élargir le rôle des pharmaciens dans les soins primaires

Le premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, a placé les pharmaciens au centre de son programme relatif aux soins de santé, s’engageant à accroître leur capacité à offrir des services de dépistage, de prescription et d’aiguillage pour un plus grand nombre d’affections courantes. Il a énoncé une vision qui font des pharmaciens des acteurs de premier plan dans les soins primaires :

[Traduction] « Nous élargirons le pouvoir des pharmaciens de prescrire des médicaments, d’aiguiller leurs patients et d’offrir un dépistage pour des affections courantes comme l’angine à streptocoque, afin de soutenir le nouveau champ d’exercice des pharmaciens en matière de prescription, notamment en ce qui concerne le dépistage des infections urinaires ou la fonction rénale. Cela signifie que les pharmaciens pourront dépister des maladies courantes et les traiter, ce qui permettra aux fournisseurs de soins primaires de se consacrer à un plus grand nombre de patients. »

La Colombie-Britannique autorisera les pharmaciens à répondre à davantage de besoins de tous les jours en matière de soins de santé, par exemple le renouvellement d’ordonnances ou le traitement d’affections mineures. Cela contribuera certainement à réduire les pressions qui s’exercent sur les médecins de famille et les services d’urgence, tout en accélérant et en facilitant l’accès aux soins dont les gens ont besoin.

Saskatchewan : s’engager en faveur de l’innovation

Quelques semaines seulement avant le déclenchement des élections en Saskatchewan, le gouvernement du premier ministre Scott Moe a annoncé l’élargissement du champ d’exercice des pharmaciens. Le ministre de la Santé d’alors, Everett Hindley, a fait ressortir le caractère innovateur du plan :

[Traduction] « Les pharmaciens sont des membres importants de notre équipe de soins de santé, et cet élargissement leur permet de mettre leur formation et leurs compétences davantage au service des patients de la Saskatchewan. Cette approche innovatrice offre aux patients un accès amélioré aux services de soins de santé en rendant possibles le diagnostic et le traitement au cours d’une même visite. »

Ce rôle élargi montre que l’on considère de plus en plus les pharmaciens comme des fournisseurs de soins de santé essentiels, capables d’offrir des soins à point nommé, en particulier dans les régions rurales et mal desservies.

Nouveau-Brunswick : une vision audacieuse des soins communautaires

Au Nouveau-Brunswick, la première ministre, Susan Holt, a promis durant sa campagne d’établir 30 cliniques de soins communautaires dans l’ensemble de la province, et d’y faire se côtoyer les pharmaciens et d’autres professionnels de la santé afin de créer des réseaux de soins complets, centrés sur le patient. Elle a expliqué que :

[Traduction] « [nous avons besoin de] meilleurs soins de santé et [d’une] réduction des temps d’attente. Notre modèle de cliniques de soins communautaires regroupera des médecins, des infirmières autorisées, des infirmières praticiennes, des psychologues, des physiothérapeutes, des pharmaciens et d’autres intervenants pour offrir un centre de soins de santé aux patients, quand et où ils en ont besoin. »

Ce modèle fait des pharmaciens des membres à part entière d’équipes pluridisciplinaires qui feront en sorte que les patients pourront avoir accès facilement et efficacement à un vaste éventail de services.

Nouvelle-Écosse : un modèle éprouvé de réussite

Le premier ministre réélu, Tim Houston, a profité de sa campagne pour mettre en évidence le succès remporté par les 31 cliniques de soins primaires en pharmacie de la Nouvelle-Écosse, qui ont commencé à voir le jour en février 2023. Ces cliniques ont rapidement prouvé leur utilité : les visites aux urgences dans la province ont diminué de pas moins de 10 %. Le gouvernement a souligné cette réussite dans son programme :

[Traduction] « Nous avons réalisé des progrès considérables en ouvrant 31 cliniques de soins primaires en pharmacie afin que les Néo-Écossais puissent avoir facilement accès à nos pharmaciens, qui sont habilités à offrir des services de diagnostic, de traitement et de prescription pour certaines maladies.»

L’expérience de la Nouvelle-Écosse montre qu’il y a des avantages concrets à faire des pharmaciens une partie intégrante du système de soins de santé.

Collaborer pour accroître le potentiel de la pharmacie

Chaque province fait face à ses propres défis en matière de soins de santé, mais une chose est claire : les dirigeants sur l’ensemble de l’échiquier politique font confiance aux pharmaciens pour les aider à réparer un système défectueux. Que la solution passe par l’élargissement du pouvoir des pharmaciens pour traiter un plus grand nombre d’affections, comme en Colombie-Britannique, ou l’ouverture de cliniques en pharmacie, comme en Nouvelle-Écosse, le message est le même : les pharmaciens jouent un rôle essentiel dans les efforts pour accroître l’accessibilité et l’efficacité des soins de santé.

Ce changement ne s’est pas produit du jour au lendemain. Dans les coulisses, les associations provinciales de pharmaciens ont multiplié les interventions pour montrer en quoi les pharmaciens peuvent contribuer à soutenir nos systèmes de santé en difficulté. Elles ont joué un rôle crucial en travaillant avec les gouvernements pour étoffer l’offre de services en pharmacie et intégrer les pharmaciens dans des équipes de soins élargies. L’APhC les a accompagnés tout au long de leurs démarches, intervenant à l’échelle nationale et parlant au nom de la profession d’une seule voix à la grandeur du Canada.