Canadian Pharmacists Association
Canadian Pharmacists Association

Le point sur la pharmacie : Rencontre avec Shams Qaend

 

Shams Qaend headshot

Shams Qaend, Pharm. D., ACRP-CP, CCRP (elle)
Directrice, RxCourse Institute Inc.

Shams Qaend est diplômée de l'International Pharmacy Bridging Program de l’Université de Toronto et détient un doctorat de pharmacie de 1er cycle de l’Université de Jordanie en plus d’avoir les titres d’ACRP-CP et de CCRP comme chercheuse clinique et d’avoir travaillé comme entrepreneuse et développeuse d’applications pour le Web et le téléphone. Passionnée de technologie, Shams a cocréé la plateforme du RxCourse Institute Inc. d’études pharmaceutiques et assure actuellement la direction de l’organisation. À son arrivée au Canada en 2018, elle a eu le sentiment que d’immigrer était comme appuyer sur le bouton de réinitialisation de son téléphone, mais que là, c’est la personne qui doit se réinitialiser elle-même comme être humain. Elle a été choquée de voir à quel point c’est difficile et le nombre de personnes qui abandonnent, tout simplement! Elle a trouvé particulièrement triste de voir toutes les femmes qu’elle a rencontrées, dans la trentaine ou la quarantaine, et qui, dans leurs pays, avaient été propriétaires de pharmacies et avaient dû mettre leurs rêves de côté à leur arrivée au Canada. Forte de sa propre expérience, Shams travaille avec ferveur pour aider les pharmaciens étrangers à devenir des pharmaciens praticiens au Canada et donne des cours sur la carrière en pharmacie dans des organisations qui accueillent les nouveaux arrivants comme Toronto Region Immigrant Employment Council (TRIEC). Son objectif ultime est de faciliter l’accès des pharmaciens formés à l’étranger au système de santé canadien, de faire de la route vers l’obtention du permis d’exercice une histoire de succès, de réalisations et de bonheur au lieu d’un chemin de croix, pavés de cœurs et de rêves brisés. 

Questions et réponses

Quel est l’aspect de votre pratique pharmaceutique que vous trouvez le plus gratifiant? 

Quand une personne me dit en souriant à la fin d’une conversation : « Merci! Tu m’as beaucoup aidé! », alors j’oublie toutes les difficultés que j’ai dû surmonter pour y arriver. J’ai le sentiment d’avoir fait ce que j’avais à faire : rendre la vie d’un patient un peu plus facile.

Quels sont les domaines qui vous intéressent en particulier dans votre pratique clinique ou dans votre action politique et sociale, et pourquoi? 

Les maladies cardiovasculaires : Quand j’étais en 5e année, j’ai entendu parler d’une chirurgie appelée pontage aortocoronarien. Plus tard, j’ai participé au plan de soins de mon père après qu’il a subi de multiples infarctus du myocarde, deux accidents cérébrovasculaires et de fréquentes douleurs à la poitrine. Il est finalement décédé par la suite d’une crise cardiaque. Ça fait de la peine de savoir que la plupart des médicaments les plus consommés sont pour le cœur, l’hypertension ou le cholestérol. On ne fait pas assez de campagnes contre le tabagisme, pour l’exercice et pour les régimes faibles en sel et en gras. C’est comme ça que nous pourrions sauver ceux qu’on aime. Et nous devons commencer par nous-mêmes. J’ai vraiment à cœur de m’assurer que mes patients ont toute l’information dont ils ont besoin pour rester en bonne santé cardiovasculaire.

Dans quel domaine de pratique en particulier pensez-vous que les pharmaciens pourraient jouer un rôle plus important et mener à de meilleurs résultats pour leurs patients?  

Les pharmaciens pourraient jouer un plus grand rôle dans le domaine des soins de santé, mais il faudrait qu’ils soient autorisés à administrer tous les types d’injections et de vaccins. Nous devons travailler ensemble pour faire changer la loi en ce sens.

Quelle chose en particulier vous aimeriez que les patients sachent de ce que peuvent faire les pharmaciens? 

J’aimerais qu’ils sachent que nous pouvons les aider à arrêter de fumer, que nous pouvons élaborer des plans d’action et aussi prescrire des médicaments pour les aider.

Qu’est-ce qui vous rend fière d’être une pharmacienne? 

C’est d’être la prestataire de soins de santé qui est la plus proche des patients, celle qui est aux premières lignes pour les vaccins et les tests contre la COVID 19, la ligne de secours quand le médecin n’est pas là et la conseillère fiable pour tout ce qui concerne les besoins en santé. 

Y a-t-il autre chose que vous aimeriez nous dire sur votre pratique ou n’importe quelle chose qui vous est importante?

Nous devons ouvrir davantage les portes aux diplômés en pharmacie formés à l’étranger qui sont encore en voie d’obtenir leur permis d’exercice, les payer dès le premier jour et les accepter même s’ils n’ont pas d’expérience canadienne. Les diplômés en pharmacie formés à l’étranger représentent plus d’un tiers des pharmaciens du Canada et apportent leur bagage de talent et d’expérience. Les accueillir serait dans l’intérêt du système de santé canadien.